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 La mythologie canine Isabelle Charlet

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MessageSujet: La mythologie canine Isabelle Charlet   La mythologie canine Isabelle Charlet EmptyMer 22 Fév - 15:57

La mythologie canine

par Cynopsis, Isabelle Charlet mardi 6 juillet 2010

Il y a quelques années, je suis entrée dans le monde du chien avec une idée bien définie de ce qu'étaient un chien, ses origines, ses comportements sociaux ou encore sa façon d'interagir avec son environnement. Il me semblait alors évident que le chien était un « loup moderne ». Il avait été domestiqué par l'homme et avait gardé presque tous les comportements de son ancêtre. Puis, avec mes études, les séminaires, les lectures, mon séjour avec des loups et les années de travail dans le monde canin, toutes ces connaissances que je considérais comme inébranlables devenaient de moins en moins sensées et de plus en plus désuètes et fantasmagoriques.
C'est pour cela que j'ai envie de vous faire partager une partie des découvertes qui m'ont permis de voir notre meilleur ami avec un autre regard, de l'observer sans ces « lunettes » qui me donnaient une vision déformée de ce qu'est cet animal unique et exceptionnel, tant au niveau évolutif que comportemental.
Le chien n'est pas un loup « dégénéré » ou un loup avec des comportements juvéniles, c'est une espère à part entière qui mérite également tout notre intérêt.
Aujourd'hui, comme premier texte sur ce site, j'ai choisi de vous parler de l'origine du chien ou, du moins, de ce que l'on croit savoir sur son origine.
C'est en naviguant sur le site de l'office vétérinaire Suisse que j'ai choisi ce sujet, après avoir lu une phrase qui a retenu mon attention : "une chose est sûre, le chien descend du loup". Ah bon? Il me semble pourtant, que s'il y a bien une chose dont l'on ne soit pas sûr c'est bel et bien l'origine du chien?
En effet, encore à ce jour, les scientifiques essayent de déterminer qui est l'ancêtre du chien.
Quantité de théories existent, certaines plus plausibles que d'autres. Pour la majorité, le chien descendrait du loup, pour d'autres du coyote ou du chacal ( il faut savoir qu'un seul pourcent du bagage génétique sépare ces quatre canidés, qui sont donc tous interféconds), certains ont même avancé que le chien serait un mélange de ces trois espèces ou que, tout simplement, le chien, le loup, le chacal et le coyote auraient un ancêtre commun. Mais personne n'a suffisamment de preuves pour démontrer ces théories.
Donc, on ne sait pas qui est l'ancêtre du chien. Alors, pourquoi applique-t-on la fameuse théorie du chien qui se comporte comme un animal de meute qui « passe son temps à chercher qui domine qui afin de savoir qui est l'alpha » comme le ferait soi-disant un loup?
Je ne sais pas pourquoi ! Peut-être parce qu'entre le chacal, le loup et le coyote, le loup est l'animal le plus mythique, le plus redouté et le plus « sauvage ». C'est vrai qu'après tout, le coyote n'est qu'un « éboueur », un animal sale, solitaire aux mœurs écœurantes. Le chien ne pourrait pas descendre d'un animal si dégoûtant. Et le chacal ? Et bien lui vit en couple, en Afrique. On n'entend pas parler de lui, peut-être parce qu'il vit trop loin et n'a pas égorgé nos moutons, n'a pas violé de femme pour donner naissance au Loup-garou, ou ne s'est pas déguisé en grand-mère pour tuer le petit chaperon rouge ?
Franchement, le loup, c'est le plus beau des trois. Et, en plus, on a réussi, nous humains, à domestiquer le plus dangereux d'entre eux !
C'est là que le chien se mord la queue. Parce que domestiquer un loup, c'est impossible ! Le loup est un animal sauvage qui reste sauvage !
Pour vous expliquer rapidement les difficultés que pouvait rencontrer l'homo sapiens d'il y a 15'000 à apprivoiser les loups, je vous ai copié un texte excellent et drôle tiré du livre du Syndrome de l'assis écrit par Jacinthe Bouchard:
« J'ai personnellement beaucoup de difficulté à imaginer un homo sapiens, normal à l'époque, avec une espérance de vie d'à peine 20 ans, se lever le matin avec le désir d'apprivoiser un loup. Le loup est son pire ennemi; tous deux chassent le cerf; tous deux se disputent le même territoire. Ils évitent tout affrontement parce qu'une blessure signifie souvent une mort prématurée.
Mais bon, utilisons le côté droit de notre cerveau, le coté moins cartésien et imaginons, pour un instant, la scène suivante :
Il était une fois, un homo sapiens, que nous nommerions Joe pour la circonstance, qui, ne trouvant rien d'autre à faire cette journée-là, malgré toutes les recommandations de sa famille, se décide à apprivoiser un loup. Sur le mur de sa caverne il inscrit ses tâches à faire :
1. Joe doit trouver un bébé loup qui n'a pas plus de 19 jours. Pour des résultats optimaux; il faudrait commencer l'imprégnation à la 10e journée (Dr. Eric Klinghammer, Wolfpark, Indiana, E.U) car après cette période, le louveteau est déjà trop sauvage pour être approché, il va mordre et se laisser mourir de faim.
Disons que Joe est chanceux, il trouve ce louveteau (en imaginant qu'il a convaincu la louve et la meute de ses bonnes intentions.)
2. Joe doit convaincre sa femme de l'allaiter. Et oui ! Pour les 3 premières semaines, le louveteau doit boire du lait. Admettons que la femme de Joe accepte de séparer son maigre lait entre son enfant et le louveteau. Il faut aussi dormir avec lui pour qu'il s'imprègne de l'odeur humaine en plus de l'aider à déféquer et uriner. Mais Joe est vraiment un homme privilégié. Il a la chance d'avoir une femme compréhensive qui l'appuie dans tous ces projets d'homo sapiens.
3. Le louveteau grandit. Il faut maintenant partager le repas de viande avec lui. Joe consent à partager la ration de son enfant avec le loup. Il n'a qu'à lui donner des restants me direz-vous... Non, vous répondrais-je. En ces temps-là, il n'y avait pas de restants. Tout était utilisé ; le muscle pour se nourrir, les entrailles et la peau pour fabriquer des abris et des vêtements, les os pour faire des outils. Rien n'était de surplus. Mêmes les excréments servaient souvent comme combustible; c'est l'origine des briquettes de charbon.
Le louveteau est adolescent et Joe se rend vit compte qu'il ne vient pas quand il l'appelle, qu'il n'est pas propre dans la hutte, qu'il a peur de tout et qu'il devient dangereusement agressif envers son fils lors du partage des repas. « Pas un très bon animal de compagnie », pense-t-il ! « Quoi faire ? Quoi faire ? »
Pour garder des loups en captivité, il faut de gros enclos : trois mètres de haut et un mètre de profondeur dans le sol. Je ne crois pas que Joe ait construit ce genre d'enclos. Et vous ?
Ce qui est triste dans cette histoire, c'est que tous les efforts de Joe se sont avérés vains. Les descendants du loup de Joe ne sont pas et ne seront pas plus sociables. La socialisation ne se perpétue pas. La socialisation n'est pas génétique ainsi le loup de Joe a probablement terminé dans la marmite, au grand plaisir de tous »
Il est impossible, vu les conditions de vie des humains il y a 15'000 ans, qu'ils aient pu domestiquer le loup. Déjà à la base, l'homme aurait dû pouvoir visualiser le résultat qu'il voulait obtenir, soit le chien (sans même qu'il existe !). En plus, par sélection, il aurait fallu plusieurs générations d'humains et de loups pour obtenir un canidé qui ressemble au chien. Tout cela est plus qu'improbable.
Ce que le docteur Raymond Coppinger , (professeur de biologie au Hampshire College du Massachusetts qui à étudié les chiens depuis plus de 30 ans), a proposé dans son livre DOGS, c'est que le chien que l'on retrouve dans nos foyers aujourd'hui descendrait du chien de villages que l'on peut observer un peu partout dans le monde de nos jours.
Il explique que c'est lors de la sédentarisation des humains, il y a environ 15'000 ans, que l'ancêtre du chien se serait dissocié de son groupe original. Ce serait les individus ayant la plus petite distance de fuite et la plus grande tolérance à l'humain qui aurait créé une nouvelle niche près de l'homme, se nourrissant ainsi des déchets produits par ceux-ci (tout comme le font les chiens de village aujourd'hui), se reproduisant dans leur nouvel environnement et s'isolant génétiquement de leur ancêtre.
L'humain n'aurait donc pas domestiqué le chien, c'est l'espèce qui se serait domestiquée elle-même, suite à la sédentarisation.
Cette nouvelle approche de l'évolution du chien a déclenché une grande vague de remise en question dans le monde canin. On considère enfin que le chien n'est pas un loup et qu'avec son changement de niche sont apparus de nouveaux comportements et de nouvelles règles de survie. Le regroupement en meute, comme le fait le loup, n'avait plus raison d'être puisqu'il était devenu éboueur et que les femelles avaient à présent deux œstrus, donnaient naissance à de larges portées et étaient sexuellement matures vers l'âge de 8 mois.


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