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 A propos de la dominance - Vincent Pfeiffer via AdCanes.

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MessageSujet: A propos de la dominance - Vincent Pfeiffer via AdCanes.   A propos de la dominance - Vincent Pfeiffer via AdCanes. EmptyDim 12 Mai - 20:04

http://adcanes.fr/la-pa-pas-si-bete/

- Rex, menaçant son maître et un vétérinaire lors d’une consultation est qualifié de « dominant ».
- Médor, en laisse, grognant et hérissant le poil au croisement d’un congénère est affublé du même titre « dominant », par ses maîtres, qui l’expliquent à qui veut l’entendre.
- Youki n’obéissant pas plus à l’ordre « assis » qu’aux explications de sa maîtresse : « je veux que tu poses tes fesses par terre ! », est de toute évidence également touché par le même mal : « dominant » assurément.

Le chien est-il intrinsèquement dominant ? Y a-t-il un problème de hiérarchie ? Etes-vous un vrai chef de meute (ou pire « famille-meute ») ?

Les solutions et prescriptions affirmées de façon péremptoire par les « cynophiles » ne manquent pas : manger dans sa gamelle, voit-on dans une émission de télé-réalité, s’accoupler devant le chien affirmait un autre professionnel médiatique, ne plus monter sur le canapé, ne pas le laisser franchir les portes en premier, interdire des pièces, renvoyer le chien au panier dès qu’il met une patte en dehors, retirer la gamelle, mordre le chien à l’oreille, le plaquer sur le dos, lui « apprendre » la soumission ; sans parler des divers gadgets technologiques : martinets, collier électriques, cages, clickers, etc…

« Assis, couché, pas bouger ! » sur l’autel de la hiérarchie, à la moindre sollicitation ou réponse indésirable du chien, les positions servent également à répéter inlassablement : « je suis le chef ».

Dans la confusion entre autorité et autoritarisme, les recettes pour s’imposer sont souvent de l’ordre de la maltraitance.

Le fouillis de ce vocabulaire et ces concepts aussi vagues qu’infondés, sont largement véhiculés par une certaine littérature et les on-dit.

L’origine de tout cela remonte sûrement aux premières observations du comportement social du loup. On croyait à l’époque qu’il n’y avait jamais aucune fluctuation dans une organisation sociale linéaire (A domine B, B domine C, donc A domine C). Et plus on les observe, plus on s’écarte de ces théories hâtives et rigides.

Ce qui s’ensuit, fut sûrement de transposer ce schéma social du loup au chien familier. Sachant que tous les chiens descendent du loup (et font même partie de la même espèce), on oublia que la biologie, le développement le comportement et l’habitat de ces deux canidés n’ont plus rien à voir. Et que les transformations profondes dues à la domestication, ou l’imprégnation sont aussi irréversibles qu’importantes.

Au risque d’utiliser un terme étonnant, il faut dire que le chien familier est un animal captif. Qui n’assouvit rien sans l’aval de l’homme (alimentation, excrétion, reproduction, sommeil, etc.).

Sa communication à l’intérieur de son espèce étant déjà réduite au minimum (en encore ne parlons pas des chiens aux oreilles coupées, queue, museaux aplatis, ou yeux cachés sous le poil). Savez-vous que le loup utilise ses vingt quatre muscles faciaux pour communiquer ? Le chien, lui n’en a plus que douze.

Donc le pire fut de penser qu’on peut hiérarchiser deux espèces : l’Homme et le Chien familier, qui cohabitent et communiquent avec des codes sociaux extrêmement différents.

Le maître n’est pas un chien, s’adapter aux moyens de communication et de perception d’une espèce ne signifie pas singer des comportements emblématiques sortis de leur contexte.

Les moyens de communications rudimentaires du chien familier et la difficulté pour l’homme à les interpréter, fait dire aujourd’hui aux éthologues et comportementalistes qu’il ne peut exister d’organisation sociale entre l’homme et le chien. Leurs moyens de communication ne se comparent pas.

Un chien ne se figure pas que Papa commande, en dessous, il y a Maman, et encore au dessus de lui les enfants ! La hiérarchie n’a pourtant jamais un caractère permanent. Et ne correspond qu’à l’action et la réaction, dans un contexte précis, entre deux individus. La dominance ne peut donc s’exprimer que de façon ponctuelle et uniquement duelle.

Malheureusement, pour le maître, croire que décider quelque chose et y contraindre le chien, signifie que la hiérarchie est établie ou qu’ainsi elle se renforce. Et c’est souvent là l’origine de la dégradation relationnelle que constate le comportementaliste lors des entretiens.

L’objectif ouvertement reconnu de dominer son chien ne devrait plus exister aujourd’hui. Un vrai leader n’impose pas son statut par la force, il se mérite. Et cela passe par l’empathie et la compréhension de la communication de l’autre espèce. Proposer, être suivi, investi de la confiance d’un animal, n’a rien à voir avec la contrainte. – L’incompréhension et l’anthropomorphisme* sont donc le plus souvent responsables de ces dégradations relationnelles. – Mais on peut aussi voir la peur. Peur du maître de mal-faire, de se laisser déborder. – Tout comme la mauvaise foi : Et si Rex menaçait pour se défendre ? Et si Médor était simplement mal socialisé, ou si peureux, bloqué par cette courte laisse qu’il n’ait pas d’autre ressource que de grogner ? Et si Youki ne savait tout simplement pas ce que veut dire le son « assis » ?

Certes ces hypothèses sont sûrement moins valorisantes pour le maître que d’étiqueter son chien comme « dominant » !

*Anthropomorphisme : » tendance à attribuer les sentiments, les passions, les actes, et les traits de l’homme à ce qui n’est pas homme »

Vincent Pfeiffer
Comportementaliste
Directeur de la SPA de Besançon
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