http://www.dogconseil.com/comment-eduquer-son-chien-partout/Qu’est-ce que la généralisation?
La généralisation désigne le processus dans lequel le chien, après avoir acquis une habileté particulière dans une situation, commence naturellement à l’utiliser dans un autre contexte. Par exemple, votre chien a appris à s’asseoir devant votre porte d’entrée pour que vous lui ouvriez. La généralisation de ce comportement serait qu’il en fasse de même à chaque fois que vous devez entrer ou sortir d’un bâtiment par l’intermédiaire d’une porte.
La généralisation est à prendre très au sérieux lorsqu’il s’agit de rééducation comportementale pour améliorer par exemple les interactions sociales entre chiens. La généralisation ne se produit pas nécessairement de façon naturelle. Il faut mettre en place des stratégies de renforcement et de répétition et organiser l’environnement de façon à accroître les chances de généralisation.
Vous pensez que votre chien sait s’asseoir dans toutes situations. Cachez-vous dans un placard et dites à votre compagnon « assis » alors qu’il vous cherche, il est peu probable qu’il le fasse car le contexte est trop différent pour lui (vous n’êtes pas en face de lui, vous ne le regardez pas, il ne vous voit pas, il ne voit pas de récompense).
Prévoir la généralisation :
1. Les stratégies de renforcement :
Comme nous en avons déjà parlé dans le sujet sur le renforcement positif, la motivation est primordiale dans l’apprentissage d’un nouveau comportement. Nous récompensons les comportements désirés en vue d’augmenter leur probabilité d’être reproduits.
C’est particulièrement indispensable dans l’apprentissage d’habilités qui ont pour but une modification comportementale. Par exemple, dans les troubles de l’agressivité entre congénères, on sait très bien que l’interaction intraspécifique est une source d’anxiété, de peur, voire d’aversion pour l’un des chiens. Celui-ci n’est donc absolument pas motivé et dans l’incapacité à reproduire quelques comportements acquis précédemment dans un contexte connu. Puisqu’il est magnétisé par son état émotionnel, on ajoute alors des récompenses à forte valeur gustative pour récompenser ces comportements nouvellement acquis. Quelquefois, seul le recours à ces récompenses nous permet de diminuer suffisamment l’anxiété afin de motiver le chien à avoir un début d’interaction avec ses congénères. Ce n’est qu’après avoir multiplié ces expériences positives avec eux qu’il pourra commencer à jouir d’interaction sociale.
S’il est nécessaire d’employer des récompenses pour amorcer les interactions, il faut toutefois les réduire progressivement dès que nous percevons que le chien commence à trouver agréable le simple fait de côtoyer des congénères. Un comportement social qui est maintenu par ces renforcements naturels a beaucoup plus de chances d’être généralisé dans de nouvelles situations.
Lorsqu’on enseigne un nouveau comportement ou que l’on tente d’accroître la fréquence d’un comportement souhaitable, on sait que la méthode la plus efficace est de toujours renforcer chacune de ses tentatives. Cependant, la vie n’est pas un laboratoire et votre chien réalise chaque jour des centaines de bonnes actions qui sont totalement ignorées par son environnement. Il faut donc apprendre à son chien une certaine résilience face à la non-obtention à coup sûr de ce qu’il souhaite ? Pour cela, il faut, rapidement, passer du « renforcement continu » (chaque bonne réponse) à ce qu’on appelle le « renforcement intermittent ou variable», où chaque réponse correcte n’est pas toujours récompensée. Dans le renforcement variable, il sera difficile pour le chien de savoir quand il sera récompensé et cela augmente son attention et l’incite à travailler davantage pour obtenir un niveau de récompense identique. Au départ, nous commençons par des taux de renforcement élevés (une récompense après chaque réponse correcte ou après quelques réponses approximative « façonnement »), pour ensuite progressivement puis systématiquement utiliser un renforcement variable (1 fois sur 3, 1/5, 1/4, 1/
jusqu’à ce que le chien ne puisse prédire quand il sera récompensé. Dans notre exemple sur l’apprentissage de comportements pour diminuer les réactions agressives d’un chien, l’utilisation de récompenses doit être le plus rapidement aléatoire car elle perturbe l’interaction de façon naturelle et pousse le chien a donner des réponses légèrement automatiques, « robotiques », qui limiteront la possibilité de généralisation à un maximum de contexte.
2. Augmenter les critères :
Commencez toujours un nouvel apprentissage avec des critères bas lorsque vous commencez à généraliser un comportement à un nouvel environnement. Il est intéressant de récompenser tous comportements, même ceux bâclés ou mal exécutés.
Mais un des meilleurs moyens de bien généraliser un comportement est de le conserver en phase d’apprentissage le plus longtemps possible en augmentant progressivement les critères qui définissent la réponse correcte. On utilise en général la règle de 3D (distance, durée, distraction). Au départ, vous récompensez chaque bonne réponse du comportement appris. Puis vous ne cliquez que les meilleurs réponses en fonctions des nouveaux critères que vous avez déterminés pour le comportement (vitesse d’exécution, durée, distance et distraction).
Par exemple pour l’exercice « assis ».
. Dès que votre chien décide de s’asseoir et que son derrière touche le sol, cliquez et récompensez. Pratiquez cet exercice jusqu’à ce que votre chien réponde correctement à 80 – 100% des demandes dans un environnement identique (assis dans votre salon).
. Puis cliquez uniquement lorsqu’il s’assoit en moins d’une seconde après que le signal a été donné. Une fois que vous avez 80 à 100% de réponses positives, passez à l’étape suivante.
. Alors, ajoutez de la durée (dans le même environnement) : peut-il rester assis pendant 3 puis 5, 10, 30, 60 secondes avant d’être libéré. Une fois que vous avez 80 à 100% de réponses positives, ajoutez de la distance : votre chien peut-il s’asseoir sur commande à 1 mètre de vous puis 3, 5 et 10 mètres. Une fois que vous avez 80 à 100% de réponses positives, ajoutez de la distraction : votre chien est-il capable de s’asseoir sur commande lorsqu’il est en présence de personnes inconnues ou d’autres congénères ? Une fois que vous avez 80 à 100% de réponses positives, mixez les 3 critères : Votre chien peut-il rester « assis » pendant 30 secondes à 5 mètres de vous alors que vous jouez avec un autre chien ?
Bien sûr les critères doivent être augmentés progressivement en fonction des aptitudes de votre chien et de vos objectifs. Il peut être très important de suivre et noter les résultats de votre compagnon après chaque session dans un tableau pour vous aider à bien fixer vos critères et suivre ses progrès avant de commencer la session prochaine. Il faudra une fois de plus, demander les meilleures réponses de votre chien à une commande dans un maximum d’environnements.
